Ça y est, vous avez une idée en tête ou vous venez de décrocher votre premier contrat, et vous décidez de vous lancer dans sa réalisation. Problème : l’euphorie du départ laisse rapidement place à un sentiment de perte de repères, à la sensation de ne pas savoir par où commencer, voire à un certain débordement. Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, rassurez-vous : c’est tout à fait normal. Il existe des méthodes simples pour s’organiser et avancer sereinement.
Le sentiment de perte face à un projet
Lorsque je pratique le "build in public", mon audience me demande souvent comment je gère mes projets. Mon processus est assez transparent : lors de mes sessions de code en live, les gens découvrent les outils et la façon dont je m’organise pour atteindre mes objectifs. Aujourd’hui, cette méthodologie est devenue une habitude, mais il m’a fallu du temps pour l’acquérir. Il est donc naturel, lorsqu’on manque d’organisation ou de discipline, de se sentir perdu. Fort de mon expérience personnelle et professionnelle, je vais partager avec vous quelques pratiques qui pourraient vous aider.
Schématiser avant d'agir
L’erreur la plus courante est de foncer tête baissée. Même si cela peut parfois fonctionner, prendre le temps de schématiser son projet est essentiel pour clarifier les enjeux et les points clés. Comme pour une recette de cuisine, commencez par identifier les grandes étapes qui constitueront la réalisation de votre produit. Travaillez sur le support qui vous convient le mieux, que ce soit un carnet ou un outil numérique, et illustrez votre réflexion avec des exemples concrets : à qui s’adresse mon produit ? Quel est son objectif ? Quelles ressources seront nécessaires ? L’idée est d’obtenir une vision globale avant de passer à l’action.
Se fixer des objectifs clairs et atteignables
Ce point est particulièrement important pour les projets personnels. Si vous travaillez pour un client, le chiffrage et la définition des objectifs sont incontournables. Pour un projet personnel, appuyez-vous sur la schématisation précédente pour découper la réalisation en tâches macro, puis micro. Ce découpage doit rester réaliste : beaucoup de personnes pensent rencontrer les mêmes problèmes que les GAFAM, alors que leur produit n’est même pas encore lancé. Gardez à l’esprit que la meilleure façon de réussir un projet, c’est de rester humble et souple vis-à-vis de soi-même.
La meilleure façon de réussir un projet est à mon sens de rester humble et souple vis à vis de soi.
Agilité, Kanban, Pomodoro
L’agilité est parfois critiquée – souvent à tort, car il n’est pas nécessaire d’en appliquer tous les principes à la lettre. Je privilégie pour ma part une approche Kanban : découper le projet en tâches, créer des tickets succincts avec des cases à cocher pour chaque étape, catégoriser les sujets, puis utiliser un outil comme Linear ou Trello pour visualiser l’avancement (à faire, en cours, fait). Attention à ne pas tomber dans la réunionnite aiguë ou dans une organisation trop complexe : restez simple.
Il est important aussi de pouvoir visualiser les résultats. La réussite et la motivation doivent être nourries par des petites victoires.
Pour optimiser vos sessions de travail, la méthode Pomodoro peut aussi être un allié précieux. Quand j’ai débuté en tant qu’indépendant, elle m’a aidé à canaliser ma concentration et à limiter les distractions. Le principe est simple : vous travaillez pendant une période déterminée (généralement 25 minutes), puis vous vous accordez une courte pause. Ce rythme favorise la productivité tout en préservant l’énergie et la sensation de plaisir au travail.
Le produit parfait n'existe pas !
Penser que votre projet sera parfait dès la première version est une illusion. Ce n’est pas une question de compétence, mais d’expérience utilisateur : ce sont les retours qui orientent l’évolution du produit. Il n’est donc pas nécessaire de viser la perfection d’emblée. Privilégiez une approche itérative : lancez une première version, puis améliorez-la au fil des retours.
Amélioration continue
L’itération consiste à construire votre produit brique par brique, en l’améliorant progressivement. En livrant régulièrement de nouvelles fonctionnalités, même imparfaites, vous entrez dans un cycle vertueux où le produit évolue, et où vous gagnez en confiance.
J’ai moi-même vécu l’expérience de développer un produit complet autour d’un service tiers, pour finalement découvrir que l’usage que j’en avais imaginé ne correspondait pas à celui de ma cible. Avec le recul, si j’avais lancé une version plus légère, j’aurais pu mieux comprendre les attentes et ajuster mon travail plus efficacement.
Je ne dis pas qu’un projet doit forcément aboutir à un succès pour être utile : c’est aussi un excellent moyen d’enrichir ses compétences. Mais il est souvent plus judicieux de commencer petit pour apprendre et s’adapter.
En résumé
Gérer un projet, c’est aussi apprendre à se gérer soi-même et à organiser son quotidien. Comme nous l’avons vu, il est essentiel de rester humble face à ses attentes, de s’écouter, et de mesurer sa capacité à fournir un résultat. Prenez du recul, posez vos idées et votre plan de route avant de vous lancer. Et surtout, si vous hésitez, lancez-vous ! Il vaut mieux avoir des remords que des regrets.